Restauration d’une cage d’escalier et d’une façade à Bayonne
Jacques Zamora, adhérent du Club de la Chaux depuis de nombreuses années, nous présente un chantier de restauration intérieure et extérieure d’un immeuble situé dans le périmètre sauvegardé de Bayonne. Une équipe de 4 à 5 personnes a travaillé pendant 10 mois sur ce projet en 2020.
Installé à Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques (64) et gérant de l’entreprise ZAMORA, Jacques Zamora emploie actuellement 10 personnes au sein de sa société.
L’entreprise ZAMORA a été sollicitée en 2020 pour restaurer la cage d’escalier et la façade principale d’un immeuble datant du 17ème siècle dans le centre-ville de Bayonne, en plein secteur sauvegardé.
La Rue Port-Neuf est la rue principale en face de la Mairie, très emblématique avec toutes les arcades en pierres en rez-de-chaussée qui accueillent en-dessous les commerces en pied de façade. Cet immeuble, construit au XVIIème siècle, a été surélevé au XIXème et abrite une chocolaterie depuis 1760. Elle deviendra la Chocolaterie CAZENAVE en 1854, existant toujours aujourd’hui.
Les travaux ont débuté en intérieur : une équipe de 4 à 5 personnes est intervenue pour refaire la cage d’escalier à colombages. Cette partie a été périlleuse car il a fallu monter un échafaudage à 17 mètres de haut au-dessus d’une verrière classée, faite par un Grand Maître verrier.
Les ouvriers ont commencé par piquer tous les enduits puis ils ont enlevé le remplissage en briques qui était très abîmé pour le recréer avec des briques neuves, bâties au mortier de chaux NHL 3,5 CHAUX SOCLI. Comme les pans de bois étaient en bon état, il a juste fallu refaire l’intérieur des colombages. Un gobetis et un corps d’enduit à base de NHL 3,5 CHAUX SOCLI ont été réalisés sur les murs en colombages, avant l’application d’une couche de finition de NHL 3,5 RÉNOBLANCHE et de sable roux pour teinter naturellement le mortier. Un badigeon a fresco, formulé à base de chaux aérienne CAEB et de pigments (mis au point avec l’aide de Johnny Vingadassalom du Centre de Formations Socli), a été directement passé sur la couche de finition, pour retrouver la teinte initiale du sable roux.
Après avoir rénové la cage d’escalier, l’entreprise ZAMORA s’est affairée au ravalement de la façade principale de l’immeuble en très mauvais état. La façade a été décroûtée laissant apparaître un support en pierres sous le vieil enduit chaux. Les ouvriers ont procédé manuellement, selon la technique traditionnelle en 3 passes : application d’un gobetis et d’un corps d’enduit à base de chaux NHL 3,5 SOCLI, puis la couche de finition réalisée avec la chaux NHL 3,5 RÉNOBLANCHE et du sable roux, pour obtenir une couleur naturelle légèrement jaune.
Au cours d’un incendie au début du XIXème siècle, l’arche en pierre porteuse avait été détruite et remplacée à l’époque par un fer. L’Architecte des Bâtiments de France supervisant le chantier a demandé de restituer cet arc à l’identique. Ainsi, Jacques Zamora et son équipe ont eu la chance et le privilège de pouvoir recréer l’arche en pierre porteuse de cet immeuble.
L’opération a été délicate : il a fallu enlever le fer qui reprenait toute la charge de l’immeuble et de la façade. Ils ont dû installer un linteau en béton au-dessus du fer avant d’enlever ce dernier, pour soulager l’arche remise à sa place. Il fallait surtout éviter que la structure de la façade ne bouge !
Spécialisée dans la taille de pierres, l’entreprise ZAMORA a recréé dans ses ateliers l’arche porteuse en plein cintre, avec des pierres de taille de 60 cm d’épaisseur. Un coffrage a été mis en place puis l’assemblage des blocs de pierres a été effectué avec un coulis de chaux NHL 5 CHAUX RABOT. La finition du joint en esthétique a été faite avec de la chaux NHL 3,5 CHAUX SOCLI.
Le chantier étant en secteur sauvegardé, le service urbanisme de la Mairie de Bayonne a suivi de près les travaux et a été ravi qu’une entreprise locale reproduise à l’identique cette arcade en pierres de taille. En effet, aucune arche porteuse n’a été créée à Bayonne depuis le XVIIème siècle !
Jacques Zamora nous confie : « On aime travailler en parfaite autonomie ; mes ouvriers sont formés au montage de l’échafaudage, à la restauration des bâtiments, au démontage… Celui qui réalise les enduits sait tout faire de A à Z, cela permet d’impliquer mes salariés, ils prennent ainsi soin de tout, comme faire en sorte que les raccords ne se voient pas, plein de petits détails qui font la différence. » Tout a été restauré manuellement car pour des travaux aussi délicats sur des petites surfaces, cela permet de moins salir, d’éviter les nuisances sonores et cela offre une meilleure qualité de travail sans forcément perdre de temps. « Nous sommes fiers d’avoir relevé ces différents défis, c’est une réelle satisfaction de voir le résultat final. La préservation du patrimoine bayonnais fait partie de nos priorités ! »