Découvrir le parcours de José Riquelme

Pour ce mois de septembre 2015, nous allons vous présenter le parcours professionnel de José Riquelme, gérant de la SARL AMS, basée à Pamiers dans l’Ariège (09) et employant 3 salariés.Interview


« Mon père était tâcheron dans les années 1960-1970 et proposait ses services en tant que plâtrier-carreleur. C’est un peu par hasard que je suis rentré dans le bâtiment, j’ai suivi une formation de carreleur mosaïque en 1971, en faisant mon stage à Tarbes et en travaillant les week-ends avec mon père à Pamiers. A l’issue de ma formation, j’ai intégré pendant 4 ans les Compagnons du Devoir du Tour de France avec un choix : soit partir faire le Tour de France, soit rester à Toulouse pour suivre les cours tout en habitant à Pamiers. J’ai opté pour cette dernière solution, car en 1974, mon père et moi avions décidé de nous mettre à notre compte comme artisan, plâtrier et carreleur.

Au début, l’entreprise Riquelme-Clavell était spécialisée dans le carrelage et le plâtre, puis nous avons proposé des travaux de maçonnerie. Dans les années 70, l’isolation n’existait pas ; il a donc fallu se former régulièrement pour suivre l’évolution du bâtiment et des techniques appropriées. A une période, l’entreprise a employé près de 10 personnes, nous avions beaucoup de travail puis mon père est parti à la retraite au début des années 80 et j’ai repris la gérance de l’entreprise. Mon frère Jean travaillait déjà avec nous et nous avons décidé d’évoluer et proposer des services de maçonnerie générale.J’ai découvert la chaux à cette période, je me suis lancé sans trop savoir comment faire car j'avais peu utilisé ce produit auparavant. Je me suis renseigné sur de la chaux aérienne chez un marchand de matériaux où j’ai eu la chance de croiser Michel Arnaud, qui débutait chez Socli. Nous avons discuté et il m’a proposé de faire un week-end de stage de chaux sur un chantier à La Garde près de Toulon. 


Je me suis ensuite perfectionné en suivant des formations à Izaourt au Centre de Formations de Socli et sur chantiers, comme à St Laurent de Neste avec Johnny Vingadassalom, où nous avons restauré à la chaux la salle de mariage de la mairie pendant 8 jours. J’ai appris à formuler et appliquer des badigeons, faire des enduits à la chaux et tout cela m’a passionné.Nous avons fait du gros œuvre (maçonnerie, plâtre et Placo, carrelage, façades à la chaux..) pendant 20 ans et en 2000, j’ai décidé de créer une deuxième entreprise, de second œuvre, la SARL AMS. Jean a repris l’entreprise Riquelme-Clavell dont je suis resté associé et mon frère est également actionnaire de ma société. 
Lorsque nous répondions à des devis, surtout pour de la rénovation, les clients cherchaient aussi à refaire la partie second œuvre (chauffage, plomberie, électricité..). A l’époque, je recommandais des artisans mais il fallait toujours attendre sur les chantiers que les différents corps de métiers interviennent. J’en ai eu assez de dépendre des autres, c’est pourquoi j’ai créé la SARL AMS.


J’ai monté une petite structure, nous avons commencé à trois avec un plombier et un électricien qualifiés, pour compléter l’entreprise de maçonnerie générale en proposant une offre globale où nous pouvions gérer intégralement les chantiers. 
Nous arrivons à faire quasiment 100 % des travaux de rénovation d’une maison avec les 2 entreprises, cela représente 80% de l’activité car il arrive que des clients souhaitent uniquement des travaux de maçonnerie. Nous gagnons en temps car il n’y a plus de sous-traitance et cela permet au client de n’avoir qu’un interlocuteur pour la partie administrative que je gère pour les 2 sociétés (devis, facture, relation client..) et Jean comme interlocuteur terrain qui supervise l’avancée des travaux.

J’emploie actuellement 3 personnes au sein de l’entreprise AMS et Jean a également 3 salariés. Nous sommes montés jusqu’à 12 salariés il y a quelques années avec les 2 entreprises mais nous avons réduit les effectifs car je vais bientôt prendre ma retraite et nous sommes en train de réfléchir à l’évolution des sociétés.Nous travaillons essentiellement pour des particuliers et parfois pour des amis architectes lorsqu’il faut gérer un projet de rénovation dans sa globalité. Nous intervenons principalement à Pamiers et dans un rayon de 10 km autour pour restaurer des fermes et autres habitations. Nous sommes implantés depuis longtemps et il y a assez de travail dans le secteur pour ne pas aller jusqu’à Toulouse, comme beaucoup d’entreprises ont pu le faire à une époque.

J’ai toujours préféré rester à Pamiers et répondre à la demande locale, car il y a moins de perte de temps en déplacements, cela évite des frais et ça apporte une meilleure qualité de vie pour les salariés, qui habitent tous à proximité et peuvent ainsi rentrer chez eux 10 min après avoir quitté le chantier !Du fait de ma structure spécialisée dans le second œuvre, j’utilise beaucoup moins de chaux ; c’est l’entreprise de Jean qui propose des travaux de maçonnerie, restauration de façades, badigeons et décoration intérieure à la chaux mais j’ai toujours autant de plaisir à venir aux rencontres du Club de la Chaux. C’est important de se tenir informé des nouveaux produits et certains adhérents sont devenus des amis donc, c’est toujours des moments de convivialité que nous partageons. J’ai intégré le Club de la Chaux dès sa création car je trouvais intéressant d’échanger avec d’autres artisans sur nos expériences et ainsi découvrir de nouvelles techniques et matériaux. Malheureusement dans l’Ariège, la chaux est peu employée, on l’utilise pour bâtir mais très peu en décoration….c’est bien dommage !»


José Riquelme a souhaité nous présenter un chantier réalisé il y a quelques années à Pamiers : la restauration d'un immeuble et sa cour intérieure, avec la création de 8 appartements et d'un commerce. Le chantier a duré plus d'un an, avec la participation de 8 salariés des deux entreprises, parfois en effectifs réduits à cause de chantiers extérieurs en parallèle. « Les appartements sont situés dans la vieille ville de Pamiers et à l'origine, il y avait un grand hôtel particulier transformé dans les années 1940 en cinéma et salle des fêtes, avec des constructions intérieures différentes : des  parties en colombage et d'autre en briquettes. José, Jean et leur équipe ont conservé les colombages en laissant les soubassements et ont replâtré entre les bois ou gardé le bâti existant. Dans d'autres appartements, ils ont piqué tous les murs pour retrouver la briquette d'origine. Sur les parties abîmées, ils ont rejointoyé les briques avec i.design RENOBLANCHE et du sable jaune. Les planchers des appartements étaient en bois. Ils ont donc, pour certains, installé une chape flottante en utilisant i.pro LM PLUS et pour d'autres pièces, ils ont simplement poncé le parquet existant qui est bien revenu.
Ces appartements modernes et confortables ont tous un cachet particulier, que l'équipe s'est appliquée à reproduire en restaurant comme à l'origine et en s'adaptant à l'existant. Par exemple, une partie en voûte plâtrée a été refaite à l’identique en plâtre. Dans un autre appartement où il y avait de la pierre de taille, ils l'ont gardée telle quelle et dans d'autres, ils ont restauré et conservé les colombages. 
Toutes les façades intérieures et extérieures ont été restaurées, soit avec un enduit à la chaux, soit avec un badigeon et tous les murs en galets ou en briquettes ont été rejointoyés.»