Découvrir le parcours professionnel de Patrice COUDROY

Pour ce mois de décembre 2015, c’est le parcours professionnel de Patrice COUDROY, gérant de l'entreprise COUDROY SARL basée à LOUER, dans les Landes (40), qui va nous être présenté.


« Mon père, artisan en nom propre depuis 1968, m’a donné cette vocation. Après la 3ème,  j’ai passé mon BEP et comme l’un de mes professeurs était compagnon, j’ai décidé de partir à Limoges après l'obtention de mon diplôme en 1980, à l'âge de 17 ans. J’ai alors entamé mon Tour de France auprès de la Fédération Compagnonique des Métiers du Bâtiment, en travaillant dans une petite entreprise artisanale, réalisant des maisons individuelles. J’y suis resté environ 10 mois, comme dans chaque ville où je me suis arrêté. Au bout de 2 ans, je suis devenu jeune homme du Devoir puis Compagnon après 4 à 5 ans. Il y avait vraiment une très bonne  ambiance dans chaque corporation. Après Nantes, Lyon, Tours, Bordeaux et Marseille, c'est à Anglet que j’ai fini mon Tour de France en 1988. 


Je suis revenu dans l'entreprise familiale après 7 ans d'expérience au sein des Compagnons. J’ai travaillé aux côtés de mon père pendant 10 ans, et en 1997, nous avons tous les deux décidé de nous associer pour créer la SARL Entreprise COUDROY. J’ai racheté ses parts lorsqu’il est parti à la retraite en 1999 pour reprendre entièrement l'entreprise familiale.J'ai toujours travaillé en binôme avec mon père ; je gérais le chantier quand il était au bureau, sans être pour autant chef de chantier, puisque j’étais seulement ouvrier qualifié. 5 à 6 personnes travaillaient dans l'entreprise ; il n'y avait pas vraiment de chef ni de hiérarchie au sein de cette petite structure qui restait souple. 
 
Actuellement, même en tant que gérant d'une entreprise de 5 salariés (dont un apprenti), je travaille beaucoup sur les chantiers ; je suis rarement au bureau car j'aime être sur le terrain, même si je n'ai pas forcément besoin de superviser mes ouvriers qui savent travailler sans moi en parfaite autonomie ! Les seuls chantiers que je prépare moi-même sont ceux qui nécessitent de nouvelles techniques ou la réalisation des badigeons. Pour l’anecdote, l’un des ouvriers qui était entré dans la société comme apprenti en 1969, un an après que mon père ait créé sa société, a pris sa retraite en 2014, après 45 ans passés au sein de l’entreprise COUDROY.

Mon père a toujours fait des maisons neuves ainsi qu'un peu de rénovation et de restauration et je continue à faire ainsi. Il avait commencé à se renseigner et se former sur la chaux et les techniques de la chaux, les pierres, la rénovation de corniches avant de prendre sa retraite. J'ai gardé ces activités de rénovation et de restauration pour la vitrine mais j'ai une sensibilité pour la restauration à la chaux que d'autres artisans locaux n'ont pas. Il y a peu de pierres dans les Landes et le fait de faire des enduits à la chaux me procure une bonne réputation. Je suis répertorié comme faisant des techniques à l'ancienne. Je n'ai jamais voulu faire de béton armé, je suis plutôt branché par le côté artisanal, les petits chantiers, que je réalise dans un périmètre de 20 à 25 km autour de LOUER.En parallèle à mon entreprise, je suis gérant de la coopérative « La Chaîne des artisans du pays de la Hire », qui fait elle-même partie d’une Union de coopératives, « La Chaîne des artisans landais » (9 coopératives regroupées, ce qui représente plus de 100 artisans) dont je suis également co-gérant, avec d’autres artisans. C’est passionnant de partager ses savoirs et ses techniques, promouvoir des matériaux naturels, développer des réseaux d’artisans compétents, avec des valeurs partagées comme le respect du bâti ancien…


J’ai adhéré au Club de la Chaux dès la première année et je trouve qu’il y a un super esprit, des échanges entre artisans ; ce qui lie aussi les compagnons, car on parle le même langage. Le métier rassemble et rapproche les hommes. Il y a vraiment une bonne ambiance et ce que j'apprécie, c'est que les femmes sont intégrées au groupe lors des week-ends. Le métier d'artisan est très individuel et nos femmes sont souvent à l'écart.
J'aime particulièrement les ateliers pratiques lors des journées techniques organisées par le Club, lorsque l'on rentre dans les pathologies et les techniques de la chaux.»

Patrice COUDROY nous présente un chantier réalisé pour un particulier en Chalosse près de Dax (40) : la  restauration de la façade d’une très vieille maison à Pouillon. Ce chantier a duré 6 jours ouvrables avec la présence de 4 à 5 personnes mais nous avons procédé en 2 phases : préparation du mur, temps de séchage de 3 semaines, puis finition. « Comme le support de cette façade était hétéroclite, j’ai choisi d’utiliser l’enduit de finition i.design CENT% de SOCLI, qui est idéal pour ce genre de problématique.J’ai commencé par pulvériser un fixateur sur la façade pour durcir les pierres abimées.


J’ai ensuite réalisé un dégrossi en plusieurs passes à la machine à projeter avec un mortier que j’ai formulé moi-même, mélange de chaux grise NHL 3.5, i.pro CHAUX SOCLI et de sable. J’ai attendu 3 semaines le temps que la façade sèche, puis j’ai appliqué mécaniquement une seule couche de i.design CENT% couleur paille en réalisant une finition talochée éponge.J’ai beaucoup utilisé la gamme CENT% de SOCLI mais je prends de plus en plus la gamme RENOCOLOR, qui est très bien aussi comme mortier d’enduit, surtout pour l’application mécanique ! »